Dictionnaire de l'Académie française (1762) Première page, lettre A |
Je me promets, depuis plusieurs mois, d'écrire un long texte, aux allures d'un retentissant manifeste, pour la défense de la langue française. Mais plutôt que d'écrire ce long texte parfait qui ne viendra jamais, je ne publierai ici que quelques remarques.
La première: la langue française, si belle, n'a pas besoin de nous. Nous avons besoin d'elle. La carrière de la langue française est achevée. Les oeuvres des grands écrivains ont fait sa beauté. Elle peut tomber aux mains des barbares comme les anciennes cités, mais rien ne peut lui enlever ce qu'elle a été. Nous avons besoin d'elle parce qu'elle nous permet d'exprimer avec clarté nos pensées. Nous devons tous tenter d'enrichir notre vocabulaire pour mieux partager nos pensées et profiter des plaisirs d'une langue bien maîtrisée.
Deuxième remarque: il faut essayer, chacun à la mesure de ses talents et de son expérience, d'écrire et de parler un français international sans renier les particularités de chaque communauté francophone.
Troisième remarque: débarrassons-nous de cette vilaine habitude qui consiste à vouloir renforcer, par un mot anglais, une idée qu'on exprime déjà très bien en français.
Quatrième remarque: accueillons avec prudence les mots nouveaux parce qu'il y a peut-être déjà des mots "anciens" qui peuvent convenir.
Cinquième remarque: la fréquentation des grands auteurs d'aujourd'hui et d'hier peut, et elle seule, nous permettre de bien maîtriser la langue française.
Dernière remarque: il vaut mieux se tromper en tentant de bien parler que de toujours réussir à mal parler!