Expression oubliée. Quart d'heure de perruquier.
À l'occasion d'une recherche que j'ai menée sur le mot "perruque", je suis tombé sur cette expression, "quart d'heure de perruquier", qui signifie, comme on le voit plus haut, un "temps plus long qu'on ne l'avait annoncé". On n'entend plus cette locution familière, sans doute parce que les perruques sont moins à la mode ou parce que les gens de métier ou de profession d'aujourd'hui ne nous font jamais attendre plus longtemps qu'ils ne l'avaient annoncé. Nous savons tous que de nos jours le livreur de meubles qui promet de livrer tôt le matin avant qu'on ne doive quitter pour le travail arrive toujours au bon moment; et nous savons aussi que chaque rendez-vous fixé à huit heures trente à la clinique externe de l'hôpital débutera vraiment à l'heure prévue. N'apportez pas de lecture...
La photo du haut est tirée du Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle de Pierre Larousse ( 1865-1876, 1er Supplément en 1878, 2e Supplément en 1888 ) au tome douzième, page 659. Émile Littré, dans son "Dictionnaire de la Langue française" (1863) recense lui aussi l'expression "quart d'heure de perruquier". Je trouve une expression semblable dans le Nouveau Larousse Illustré (1897-1904, le Supplément en 1907). Mais on ne dit plus ici "quart d'heure de perruquier"; on dit plutôt "minute de perruquier". Voyez, au centre de la photo:
Minute ou quart d'heure de perruquier ?...On ne chicanera pas pour une ou quinze minutes; on comprend bien qu'on attend plus longtemps que ce qui était promis. Puisque nous sommes chez les perruquiers, je vous laisse deux illustrations. La première, ici, en bas,montre un atelier de Barbier-Perruquier. Elle est tirée du livre "XVIIIe siècle, Institutions, Usages et Costumes", par Paul Lacroix ( à Paris, Firmin-Didot, 1885 ). Pour la voir en gros plan, cliquez dessus; pour revenir, cliquez sur votre "retour de page" ( pas sur le X qui ferme tout ).
Voici l'exemplaire du livre de Paul Lacroix d'où j'ai tiré cette image de la boutique d'un Barbier-Perruquier. C'est un livre presque gros, richement illustré, qui a 523 pages.
La seconde illustration, qui montre ici différentes perruques, est tirée du Nouveau Larousse Illustré.
Je reviendrai bientôt sur ce sujet pour faire connaître une phrase proverbiale de Voltaire née d'une réponse qu'il a faite à un perruquier versificateur.