Proverbe oublié. " Faites des perruques, maître André, faites des perruques..." ( Voltaire )
Ce proverbe, que je crois oublié parce que je ne l'entends jamais, est né d'une réponse de Voltaire à un perruquier, nommé Charles André, mais appelé Maître André, qui s'était improvisé écrivain et qui cherchait l'approbation de son "cher confrère", le grand Voltaire (1694-1778) . La pièce de théâtre qu'avait écrite le perruquier avait pour titre "Le tremblement de terre de Lisbonne" ; on a dit qu'elle était si mauvaise qu'elle a eu plus tard du succès, à l'époque, parce qu'on voulait en rire. J'ai même lu que le propriétaire d'une salle de théâtre avait dit au naïf perruquier qu'il ne pouvait accueillir sa pièce de peur que le théâtre ne s'effondre. Voltaire, après avoir lu cette oeuvre pitoyable, a choisi de faire au perruquier une réponse spirituelle. Il lui écrit dans une lettre de quatre pages "ne renfermant que ces mots, cent fois répétés" : "Maître André, faites des perruques; maître André, faites des perruques; maître André faites des perruques; faites des perruques, des perruques, des perruques, toujours des perruques et rien que des perruques". ( Source : Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, tome premier, page 335 ).
Pour mes lecteurs plus curieux qui aimeraient connaître les détails de ce que je viens de raconter, je laisse deux photos qui reproduisent l'article du Larousse du XIXe siècle que je viens de citer. L'ironie du rédacteur fait sourire.
Le portrait de Voltaire qui coiffe cet article est tiré de mon exemplaire du "Panthéon Républicain" ( 1874, à Paris, chez Arthème Fayard ), par messieurs Francis Enne et O.Monprofit. C'est un livre de grand format qui m'est précieux parce qu'il est riche de cinquante-quatre portraits de grand format, en pleine page. Je ne le vendrai jamais, de peur qu'un barbare ne le démembre pour vendre à profit les portraits un à un. On frémit quand on pense qu'une Bible de Gutenberg a été démembrée et vendue page à page... Je puiserai encore dans ce Panthéon au cours des prochains mois. Voici le livre. La reliure a souffert mais elle tient bien. Les lecteurs qui cliqueront sur la photo pour l'afficher en grand format pourront voir aussi la date qui est sur l'étiquette de la vieille bouteille de vin. ( Pour revenir ensuite sur le blogue, cliquez sur votre "retour de page" ).
Voici la page de titre :
Pour bien souligner la taille du livre et pour donner un aperçu de sa mise en page, le voici ouvert à la page du portrait de Voltaire:
Je vous souhaite, cher lecteur, une belle journée.
2 commentaires:
Merci beaucoup pour votre amusant document, qui m'a permis de retrouver une citation exacte, complète, pour égayer une de mes lettres. J'aime à m'instruire... Meilleurs voeux à vous !
Merci, Bernard, pour ce gentil commentaire. Heureux de vous avoir été utile. Au plaisir de vous relire.
Pierre B.
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