samedi 31 octobre 2009

'' Au saillir de mon enfance..." ( Philippe de Comines )


'' Au saillir de mon enfance...'' ( Philippe de Comines )

Philippe de Comines ( 1447-1511 ), est un chroniqueur français auteur de Mémoires sur les règnes de Louis XI et de Charles VIII . Je parle, dans l'article plus bas, de la belle édition in-folio de ses Mémoires, publiée en 1649. La photo que vous voyez ici montre, dans ce livre ancien, un plan rapproché de la première page du Chapitre Premier du premier Livre des Mémoires de Comines. Il y a huit Livres dans les Mémoires de Comines. L'auteur commence ainsi : '' Au saillir de mon enfance, et en l'aage de pouvoir monter à cheval, je fu amené à l'Isle, devers le Duc Charles de Bourgogne, (...) '' .
On le devine aisément, quand Philippe de Comines écrit  " Au saillir de mon enfance... ''  il faut entendre aujourd'hui  '' Au sortir de mon enfance...'' . Mais il a fallu que j'ouvre plusieurs de mes anciens dictionnaires avant d'en obtenir la confirmation. Je l'ai finalement trouvée dans le dictionnaire de Pierre Richelet ( édition de 1728 ). Voyez la photo, à peu près au centre. Il y est écrit :  * Saillir, v.n. ( eminere, exire. ) Ce verbe pour dire sortir n'est plus en usage ( Voir note au bas de cet article sur le signe * ) . Comme toujours, il faut cliquer sur les photos pour les voir en pleine page. Cliquez ensuite sur votre '' retour de page '' pour revenir sur le blogue.


Ce verbe, saillir, est assez curieux; selon le sens qu'on lui donne, sa conjugaison change. Voyez ce qu'en dit le Dictionnaire de l'Académie française dans sa septième édition ( 1878 ) :



Mais comment conjuger le mot '' saillir '' dans l'acception choisie par Philippe de Comines ? Je suppose qu'il faudrait s'en tenir à la première conjugaison ( Je saillis, tu saillis, il saillit...) parce que le renommé chroniqueur '' sortait avec impétuosité '' de son enfance. Je termine en vous laissant la photo de la pleine page d'où je tirais le gros plan qui est au début de cet article. Remarquez, de nouveau, la charmante lettrine au début du texte, et voyez la belle gravure qui coiffe la page :


Merci cher lecteur de m'avoir suivi jusqu'ici. Au saillir de cet article, je veux vous dire que le prochain sujet que j'aborderai sera plus léger, ou plus libre. Mais je ne parlerai pas de cavales ''saillies'' par de beaux étalons...

Note sur la définition de '' saillir '' dans le Richelet . Vous remarquez ce signe :   près de la définition. Voici ce qu'en dit le dictionnaire, au début de son premier tome, dans  ''Explication des marques qu'on a mises aux mots, & des accens dont on les a marquez''  ( sic ) :

'' L'étoile * qu'on met à côté d'un mot ou d'une phrase, montre que le mot ou la phrase sont au figuré, au lieu qu'il faut les prendre au sens propre, quand il n'y a point de marque. ''

Qu'on me permette d'ajouter que le mot '' étoile '' pour désigner le signe * est plus charmant que le mot ''astérisque'' qui vient du grec ( asteriskos ; '' petite étoile '' ) et que l'usage a retenu.

Mémoires de Philippe de Comines ( 1649 )


Mémoires de Philippe de Comines ( 1649 )

J'aimerais partager avec vous, cher lecteur, quelques images d'un livre ancien que je viens d'acquérir. Je collectionne principalement les anciens dictionnaires de langue française mais quand un beau livre, que je ne cherche pas, décide de  me trouver,  je me sens obligé de l'acheter si le prix, sans être celui de l'occasion, est tout de même correct. Le livre que nous voyons ici est une édition des ''Mémoires de Messire Philippe de Comines, Seigneur d'Argenton, contenans l'Histoire des Roys Louys XI & Charles VIII, depuis l'an 1464 jusques en 1498'', par Denys Godefroy, à Paris ( Imprimerie Royale ), 1649. Ce n'est pas la première édition de ces Mémoires. Je n'ai pas vu les précédentes, mais celle-ci, dite '' du Louvre '', est fort belle. L'exemplaire, un fort volume in-folio, a une reliure qui a un peu souffert; elle est usée, la pièce de titre est presque disparue, mais le livre se tient bien et les pages sont d'une fraîcheur étonnante. Voici la page de titre :



L'auteur, visiblement, a voulu produire une édition définitive. Je ne suis pas un spécialiste des Mémoires de Comines, mais on sent à chaque page une recherche documentaire et de nombreuses explications qui laissent l'impression que nous avons là un ouvrage d'une grande érudition. On trouve entre autres deux grandes tables généalogiques, l'une vers le début et la seconde vers la fin du livre. La première établit la généalogie des rois Louis XI et Charles VIII  tandis que la seconde établit celle de Philippe de Comines. Voici la table généalogique " servant à faire voir les degrez de consanguinité et parenté entre quelques roys & Princes du sang de France, issus en ligne masculine du Roy Louys Le Gros..." . Ma montre de poche ( 4,5 cm de diamètre ), en bas à droite, donne une idée du format de la page .



Et voici maintenant la '' Généalogie de la Maison de Messire Philippe de Comines, Chevalier, Seigneur d'Argenton, Autheur des susdits Mémoires ''. Je ne vous demande pas de la lire ligne à ligne, mais voyez le travail :




Ce beau livre contient plusieurs charmantes gravures qui marquent le début, ou la fin, des huit " Livres ''  qui composent les Mémoires de Comines. Ne voici que deux photos; je ne veux pas trop allonger. Remarquez la fraîcheur de ce papier qui a trois cents cinquante ans :








J'arrête ici cette présentation mais je vais y revenir bientôt pour la compléter. Il sera question du mot ''saillir'',
dans une acception, maintenant vieillie, qu'a utilisée Philippe de Comines.

Merci de nouveau à tous mes lecteurs, fidèles ou de passage.

lundi 26 octobre 2009

"...coifée en cheveux..." Expression oubliée.


"Karine", oeuvre de Dany Ferland

''...coifée en cheveux...'' ( sic ) Expression oubliée.

On trouve cette expression, à l'orthographe changeante, dans les dictionnaires d'autrefois. On veut marquer par cette expression qu'une femme ne porte pas de coiffe pour se parer et que ce sont ses seuls cheveux qui font, si on peut dire, sa coiffe. Je tire ici l'expression du dictionnaire de Pierre Richelet, dans son édition de 1728. Elle se trouve dans le corps de la définition de '' faux cheveux ''.  Le Richelet ne met qu'un seul ''f'' au mot " coifée " . Voyez le texte du dictionnaire :


On devine, à cette lecture, qu'il était fréquent à l'époque que les femmes couvraient leur chevelure d'une "coife '', si bien que c'est par rapport à la coiffe qu'on parle de l'arrangement de la chevelure qui n'en porte pas. Je profite de l'occasion pour publier une image de coiffes anciennes que je trouve dans le ''Nouveau Larousse Illustré'' ( 1897-1904 ) ( 7 tomes + un Supplément ) :


On rencontre de moins en moins dans le métro des femmes qui portent de telles " coiffes " . Voici, tiré du même dictionnaire, une page qui illustre le mot '' coiffure '' . On y voit plusieurs femmes qui sont  " coiffées en cheveux '' . Pour agrandir, cliquez sur la photo. Pour revenir, cliquez sur votre '' retour de page ''.


Pour montrer que l'orthographe du mot '' coiffer '' et de ses dérivés est changeante au XVIIIe siècle, je vous laisse un extrait tiré de la troisième édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1740 ). On écrit ''coeffer''  et ''coëffer '' . Vous reverrez dans le corps de l'article l'expression  '' se coëffer en cheveux '' :





Et pour en remettre sur l'orthographe changeante, le Dictionnaire de Trévoux, dans sa dernière édition ( 1771 ), écrit ''coeffe '', souligne que ''coiffe '' est l'orthographe de l'Académie, et plus loin dans le texte l'écrit en ajoutant un tréma, donc ''coëffe'' . Ça décoiffe toutes ces orthographes.



Je souligne que je n'ai pas mis dans cet article tous les sens qu'on trouve au mot '' coiffe '' dans mes vieux dictionnaires. Je ne veux pas trop allonger et il fallait centrer cet article pour éviter de se perdre. On peut creuser jusqu'en Chine les sens des mots '' coiffer '' ou  '' coiffe '' .

La belle oeuvre qui coiffe cet article est un portrait à la mine de plomb réalisé par le jeune portraitiste québécois Dany Ferland. C'est un homme de grand talent qui ira loin. Cliquez sur l'oeuvre pour la voir en grand format et pour apprécier les détails. Pour revenir sur le blogue, cliquez sur votre '' retour de page '' .

Titre de l'oeuvre : '' Karine '' . Oeuvre réalisée probablement en 2005.
Pour joindre l'artiste : danyferland7@hotmail.com
Note : Ce blogue n'est pas un site marchand et les artistes dont je possède des oeuvres ne m'ont pas demandé d'y être nommés ou de faire la promotion de leurs oeuvres. Celà dit, soutenons les artistes de talent.

Je remercie tous mes lecteurs, fidèles ou de passage.




mardi 20 octobre 2009

CONGRÈS. Épreuve sexuelle au XVIIe siècle.



CONGRÈS. Épreuve sexuelle au XVIIe siècle.

Chacun sait que le mot '' congrès '' , de nos jours, a comme sens premier une '' réunion de personnes qui délibèrent sur des recherches, des études communes ou des intérêts communs en différents domaines. Un congrès international de cardiologie. (...) ''   Source :  Le Petit Larousse Illustré 2005.
Mais anciennement, le mot '' congrès '' n'avait pas du tout cette signification. Il désignait plutôt une épreuve où des conjoints devaient prouver leur capacité sexuelle en s'accouplant devant des témoins. Le sens moderne n'existe même pas dans les anciens dictionnaires. Voyez la définition qu'on trouve dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1694 ). J'ai choisi un plan photo plus large pour bien montrer qu'on ne donne pas d'autre sens au mot '' congrès '' ( écrit avec un '' z '' final dans le dictionnaire ). Le mot qui nous intéresse est au centre de la photo. Pour bien voir, cliquez sur la photo; pour revenir cliquez sur votre '' retour de page ''. Donc :



Le dictionnaire de Pierre Richelet, dans son édition de 1728, ne donne pas d'autre sens lui non plus. Voici la photo pertinente :


Pour mieux comprendre cet ancien '' usage du congrez '', aboli en 1677 comme le disent les dictionnaires, voici l'article que consacre au ''congrès''  le Dictionnaire de Trévoux , dans sa dernière édition, celle de 1771. L'article tient ici sur deux photos :



Notez, à la fin de l'article, les deux petites '' mains '', qui montrent des ajouts . Près de la première main, on indique que '' congrès '' se dit aussi  ''d'une assemblée de plusieurs Ministres des différentes Puissances qui se sont rendus dans le même endroit pour traiter, discuter...''. C'est le sens moderne qui se prépare. Et voyez près de la seconde main, ce mot, ''congression'', ''synonyme à congrès; accouplement du mâle & de la femelle''. On voit bien qu'à l'époque le mot ''congrès'' portait en lui, si je puis dire, le sens d'un accouplement.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, je laisse ici un article intéressant qu'on trouve dans le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse, publié au XIXe siècle. La police de caractère ne change pas dans l'article, c'est le recadrage entre la première photo et les deux suivantes qui change la taille des lettres.




Je vous laisse là-dessus.
L'oeuvre que j'ai choisie pour illustrer cet article est une peinture remarquable réalisée en 1999 par le grand portraitiste québécois Denis Jacques. Courriel de monsieur Jacques : denisjacques@videotron.ca
Titre de l'oeuvre : '' La Promise ''.



mardi 13 octobre 2009

GRIPPE. Anciennement, pas une maladie infectieuse. On disait plutôt '' fièvre ''.

GRIPPE. Anciennement, le mot ''grippe'' n'avait pas la même signification qu'aujourd'hui; pour parler de la maladie infectieuse, que nous appelons aujourd'hui ''grippe'', on employait plutôt le mot ''fièvre''. Dans les dictionnaires du XVIIIe siècle, le premier sens du mot ''grippe'' c'est une ''Fantaisie, un goût capricieux'' qui s'emparent d'une personne. Quant à ''gripper'', c'est ''Attraper, ravir subtilement'' . Voyez ici les articles pertinents dans la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1762 ) :


Voici maintenant les définitions qu'on trouve dans le ''Dictionaire critique de la langue française'' de l'abbé Féraud ( 1787 ) . ( Féraud écrit ''dictionnaire'' avec un seul ''n''. Le dernier, et troisième tome de son dictionnaire, porte la date de 1788 ) . Féraud va dans le même sens que l'Académie. Pour cette photo, comme pour toutes les photos du blogue, cliquez dessus pour qu'elle s'affiche en grand format. Cliquez sur votre ''retour de page'' pour revenir.


Voici, pour terminer, la définition du mot ''fièvre'' que donne le Dictionnaire de l'Académie dans sa quatrième édition ( 1762 ). On voit bien qu'à l'époque la ''fièvre'', au sens médical, c'est d'abord  notre ''grippe'' d'aujourd'hui; mais on voit aussi qu'on regroupe sous ce mot notre ''fièvre'' moderne, quand on fait ''de la température''. On lit, dernière photo : " L'Automne est la saison de l'année la plus fiévreuse. ''



Je suis un peu las de parler de ''peste'', de ''grippe'' et de ''fièvre''. Je termine donc ici ce que je pourrais allonger. Je ne veux pas que mes lecteurs me prennent en grippe ou '' se prennent de grippe '' contre moi, comme le dit le Dictionnaire de l'Académie de 1762. Les prochains sujets seront plus légers, ou plus libres...

jeudi 8 octobre 2009

PESTE . Académie ( 1694 ) , Trévoux ( 1771 ).

Puisque la grippe A ( H1N1 ) ne nous lâche pas dans les nouvelles, je veux ici tenter de me consoler, et mes lecteurs aussi, en rappelant que la '' peste '' fait souffrir l'humanité depuis longtemps. Donc j'écris en vitesse cet article avant que l'ange noir A ( H1N1 ) ne m'emporte. Mais si j'en trépasse, j'aurai au moins la consolation de ne plus en entendre parler et de ne plus craindre sa venue.
Voici la définition que donne du mot '' peste '' la première édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1694 ). J'ajoute aussi la page de titre du tome second de ce Dictionnaire, où se trouve la définition du mot ''peste''. Nous apprenons que la peste est une '' Contagion, sorte de maladie epidemique, qui provient ordinairement d'une corruption générale de l'air, & qui cause une grande mortalité. "  Voici le texte au long. Au besoin, cliquez sur la photo pour qu'elle s'affiche en grand format; cliquez ensuite sur le '' retour de page '' de votre ordinateur pour la ramener à sa dimension normale. C'est toujours la même procédure pour chaque photo du blogue. Évitez de cliquer sur votre '' X '' , ce qui vous ferait quitter le blogue. Donc :


Pour y voir plus clair, consultons maintenant le Dictionnaire des Arts et des Sciences ( 1694 ), qui complète celui de la Langue que je viens de citer. Nous apprenons que la peste est une '' Maladie tres-contagieuse & épidémique, qui vient d'un levain venimeux receu de l'air & multiplié ensuite par contagion, qui attaque les hommes comme par embusches & met leur vie en danger. Ce corpuscule contagieux est extremement subtil; ce qui luy donne la facilité de se répandre & de se multiplier. (...) "  Nous voici informés par la science de nos aïeux ! Je joins ici, plus bas, la longue définition et la page de titre du tome second où se trouve l'article. Vous noterez, à la fin de la deuxième photo ( celle qui porte le numéro de page 198 ), des recettes qui devaient, supposément, protéger de la maladie : '' Comme la peste attaque principalement ceux qui sont à jeun, ce que font aussi les fievres malignes, on ne doit point sortir que l'on n'ait mangé un morceau de pain & beu un verre de vin d'absynthe. Le vin camphré est aussi une excellente précaution. On prend un verre de vin & la grosseur d'un pois de camphre. Aprés qu'on a allumé le camphre, on le jette dans le vin, où il brûle en nageant dessus. Il faut le rallumer s'il s'éteint, & continuer jusqu'à ce que le camphre soit consumé. Ce vin bû est un préservatif singulier. ''  Note : ne vous lancez pas à l'aveuglette dans cette voie. Ne suivez pas cette recette que je tire ici d'un ancien dictionnaire vieux de plus de trois siècles. Écoutez plutôt les conseils de votre médecin. Je demande à mes lecteurs d'excuser cet avis, mais à notre époque on n'est jamais trop prudent...



Poursuivons nos recherches avec la dernière édition du Dictionnaire de Trévoux ( 1771 ). Nous apprenons ici qu'on appelle la peste " épidémie " " ..., quand la corruption vient de l'air, qui fait mourir en peu de temps une grande quantité de peuple. (...) " 
Dieu merci, il y a des remèdes. Nous lisons dans le même article qu'un médecin français, M. le Duc, " pour se garantir de la peste, s'appliquoit quatre crapauds séchés sur les aînes & sous les aisselles, qui lui servoient de vésicatoires. (...)"  Nous voici donc rassurés. Quatre crapauds suffisent. Oublions donc tous ces vaccins qui sont si dangereux aux dires de certains; comme ces passagers d'un bateau qui refusent de porter un gilet de sauvetage dans la tempête au cas où le gilet les étoufferait, mais qui seront heureux de s'accrocher à celui des autres s'ils tombent à l'eau. ( Ajout du 22 octobre : le gilet de sauvetage est peut-être moins sécuritaire qu'on ne le croit finalement. Les crapauds sont peut-être plus sûrs ! ) Mais poursuivons notre lecture. Le meilleur remède le voici : ''Le vrai remède contre la peste c'est de fuir de bonne heure, & de revenir tard.''
Voyez la photo :

Je complète avec une autre photo où on donne d'autres moyens pour se prévenir de la peste. J'y laisse le bas de la première photo pour faire sentir la mise en page originale. Pour lire plus aisément, cliquez sur la photo pour l'agrandir. Comme toujours, pour revenir, cliquez sur le '' retour de page '' de votre ordinateur; pas sur le '' X " qui lui, vous fera quitter tout le blogue.
Pour terminer, voici la page de titre de ce sixième tome du Dictionnaire de Trévoux ( 1771 ). Le Dictionnaire de Trévoux en compte huit. Les exemplaires du Trévoux ne sont pas rares mais il coûtent cher.

Dans les prochains jours je montrerai que le mot '' grippe '' n'avait pas, anciennement, le sens d'aujourd'hui.

Pour me joindre...

Si vous voulez me poser une question, me faire une suggestion ou me laisser un commentaire en privé, mon adresse pour les courriels est : pierrebouillon1@gmail.com
Je rappelle que vous pouvez citer à loisir ce blogue ou en publier les photos, dont je détiens les droits ( copyrights ), aux seules  conditions de nommer le blogue ( '' Le blogue de Pierre Bouillon '' ) et d'indiquer son lien URL qui est : http://www.pierrebouillon.com/

mercredi 7 octobre 2009

Mots oubliés. ÉMOND, ÉMEUT, ÉMEUTIR


Mots oubliés. ÉMOND, ÉMEUT, ÉMEUTIR

Je trouve ces mots dans " Invantaire des deus langues...''  ( 1635 ) du père Philibert Monet, dont vous voyez un exemplaire un peu plus bas. '' Émond '' et " émeut ''  signifient " fiente '' d'oiseau, que Monet écrit ''fiante'' . " Émeutir ", c'est crotter . Notez l'orthographe du mot '' hirondelle '' dans l'exemple que donne Monet ( seconde photo ) : '' Les arondelles dressent leurs petits à Emeutir hors du nid " . D'ailleurs Monet expose longuement au début de son dictionnaire sa vision unique de l'orthographe. J'y reviendrai, puisque je n'ai pas encore lu au complet ses savantes réflexions. On débat depuis des siècles sur l'orthographe...
Connaissant maintenant le sens du mot '' émond '', on comprend mieux celui du mot '' émonder '' qu'on emploie encore couramment. Comme le dit Monet ( première photo ) : ''Emonder un arbre, le décharger des branches seches, & des verdes superflues'' .

mardi 6 octobre 2009

Mot oublié. ÉPELIR


Mot oublié. ÉPELIR

Je trouve ce mot rare, '' épelir ", dans l' " Invantaire des deus langues... " dont je parle dans l'article qui précède. Nous lisons ici : '' Epelir, eclorre, mettre hors de coque an (sic) couvant (...) Les oiseaus Epelissent leurs oeufs en couvant (...); " Epelir, eclorre, sortir de coque, etant couvé (...) Les petits oiseaus Epelissent aucuns plustot, aucuns plus tard (...)" . C'est moi qui ajoute l'accent aigu sur le '' E '', puisque l'auteur, le père Philibert Monet, ou l'imprimeur, n'en a pas mis non plus sur "eclorre", qu'on prononçait sans doute "éclorre'', et qu'il n'en met pas plus sur " etant '' qu'on prononce '' étant '' . Je corrigerai si je trouve une raison d'enlever l'acent aigu.

lundi 5 octobre 2009

'' INVANTAIRE DES DEUS LANGUES...'' ( 1635 )




'' INVANTAIRE DES DEUS LANGUES...'' ( 1635 )

Je vous présente ici un exemplaire du dictionnaire du père Philibert Monet ( 1569-1643 ) '' Invantaire des deus langues françoise et latine, assorti des plus utiles curiositez de l'un et de l'autre idiome '', publié en 1635 à Lyon, chez la veuve de Claude Rigaud, et Philippe Borde " en ruë Merciere, à l'enseigne de la Fortune ''. ( On ne donne pas le code postal ).
C'est un livre in-folio de 990 pages. J'ai placé un disque de Diana Krall sur l'exemplaire pour donner une idée de sa taille.
Dans un petit catalogue publié en 1994 par l'Institut de France à l'occasion d'une exposition qui soulignait le tricentenaire de la publication de la première édition du Dictionnaire de l'Académie française ( 1694 ), on écrit : " (...) L'Invantaire est le plus important recueil de mots et de définitions de cette période ( XVIIe siècle ). De nombreux termes y figurent qui seront absents des dictionnaires de Richelet et de Furetière par exemple. ''
L'Institut de France le dit très bien. Ce dictionnaire est une source très riche de mots où on peut puiser au hasard, à pleines mains, sans jamais revenir bredouille. J'y reviendrai bientôt.

Cliquez sur les photos pour les voir en très grand format. Pour revenir, cliquez sur votre '' retour de page '', sans doute en haut à gauche de votre ordinateur.